mercredi 14 novembre 2012

ça avance

Après les pages "Océanie", "Indonésie I" et "Indonésie II + Singapour" je m'attaque à la rédaction de la page "Japon-Hong Kong-Macao" sur laquelle figurent déjà les photos. Il faudra ensuite que je réduise le format de toutes mes photos car j'ai de nouveau atteint la capacité maximum de stockage gratuit sur Picasa-web et il me faut faire de la place en réduisant la taille des images déjà éditées avant de continuer avec les pages "Cambodge", "Thaïlande", "Egypte" et retour en Europe pour finir avec "Athènes" et "Rome" (tous les chemins mènent à Rome, c'est bien connu, alors un tour du monde, pensez-donc !). Ce travail me permet de revivre le voyage et ses émotions avant d'être en mesure de repartir pour, peut-être, un troisième tour du monde, qui sait ?

L'année prochaîne sera la vingt-cinquième de l'association "A.B.M." (pour Aventures du Bout du Monde) qui organise le festival des globe-trotters. Comme le monde a changé en ces 25 années ! Relire mon carnet de route de ce tour du monde 1996/1997 me permet aussi de mesurer le chemin parcouru....au propre comme au figuré !
Deux transformations majeures ont modifié la planète durant toutes ces années :
-La chute du mur de Berlin et l'ouverture des pays de l'est (je viens d'écrire un article là-dessus pour le magazine "Globe-Trotter" de janvier)
-l'extension pharamineuse d'internet et de la communication globale.
On pourrait aussi citer la prise de conscience écologique croissante.
Mais la récente parution du dernier livre de Salman Rushdie "Joseph Anton" souligne également l'apparition concomitante d'un phénomène beaucoup moins réjouissant : le terrorisme islamiste. Le livre s'ouvre sur une parabole assez frappante : l'écrivain anglo-indien raconte le scénario du film de Hitchcock "Les oiseaux" : au tout début un seul oiseau noir perche sur les agrès dans la cour devant l'école du village. Un seul oiseau ne représente bien sûr pas de menace à prendre au sérieux. Mais peu à peu d'autres oiseaux noirs vont se joindre à ce premier et insensiblement leur nombre augmente jusqu'à ce qu'il dépasse un seuil de non-retour dans l'effrayante réalité de la terreur. La fameuse "fatwa" de février 1989 représente un tel oiseau noir qu'on croyait alors solitaire et ne concernant qu'un écrivain fantaisiste dont certains n'hésitaient pas à dénigrer l'oeuvre et à proclamer "qu'après tout il l'avait bien cherché". Pourtant quand on lit ses romans on est stupéfait de leur caractère prémonitoire. Vingt-trois ans plus tard, après le 11 septembre 2001 et de nombreux autres évènements du même genre, nul ne peut plus faire semblant de ne pas voir la multitude d'oiseaux noirs qui perchent devant notre porte. Et ce n'est certainement pas un hasard si l'homme qui marqua le début d'une ère nouvelle de l'histoire étant né à Bombay et, devenu par la suite citoyen britannique, représente un trait-d'union entre l'Occident et l'Orient, participe des deux cultures et travaille à leur compréhension réciproque. C'est cela même qui en a fait une cible privilégiée aux yeux des intégristes opposés à toute forme d'évolution en direction de la paix et de la fraternité. Et des intégristes et des intolérants, il n'y en a pas eu que d'un seul côté. "Joseph Anton" nous donne une extraordinaire leçon de courage, de ténacité, de sang-froid et de retenue dans l'analyse du déroulement de l'incroyable tornade à laquelle l'auteur a du faire face à son corps défendant. Et ce plaidoyer pro-domo conserve le caractère de tous les autres écrits de Salman Rushdie : celui d'une oeuvre d'art littéraire, le seul caractère auquel l'écrivain attache de l'importance.