jeudi 10 juin 2010

Abysses




Vendredi 21 mai.


Levé à quatre heures et demie je gagne la hauteur proche répérée la veille mais le soleil se dissimule derriere un voile uniformement blanc. Je comprends mieux pourquoi l'hôtel s'appelle ainsi : "  Bái  Yún" (nuage blanc) Bah, tant pis, j'en ai vu bien d'autres, des levers de soleil et de toutes façons cet endroit est trop beau pour que je ne me propose pas d'y revenir. J'entame ma descente par le Canyon de l'Ouest dont m'ont parlé le chinois et le francais qui ont partagé la chambre avec moi, eux étant parvenu au sommet en passant par là. Et si j'avais éprouvé des frissons hier en escaladant le pic du Lotus, ce n'est qu'une broutille en comparaison de ce canyon, le spectacle le plus vertigineux et grandiose qu'il m'ait été donné de contempler. Mais la contemplation n'est pas du tout passive : il faut cheminer le long d'une passerelle étroite, longue de plusieurs kilomètres, suspendue au dessus d'un vide impressionant de plusieurs centaines de mètres et surmontée d'un à pic d'une hauteur équivalente. On comprend là le prix d'entree relativement élevé pour la Chine : ces escaliers et cette passerelle, il a bien fallu les construire et il faut constament les entretenir. Le temps est mitigé avec une assez bonne visibilité sur cette partie de la montagne à l'ombre le matin. Au fur et à mesure de ma progression je rencontre des excursionistes venant en sens inverse du mien et je lis sur leur visage une fatigue et une appréhension semblable à ce que je dois laisser paraître moi-même ! Nous nous donnons mutuellement courage pour aller de l'avant, demandant parfois si c'est encore loin jusqu'à l'arrivée et la réponse est alors donnée en heures de trajet. Aussi c'est un soulagement certain de parvenir au but meme si peu apres l'arrivée sur le plateau sommital la pluie se met a tomber en cascade et m'accompagnera durant toute la descente. Je plains les nombreux touristes qui se sont donnés le mal de venir jusque là et qui seront deçus car les Huángshān 黄山  ne seront pour eux que les quelques arbres proches qu'ils auront pu apercevoir a moins de cent metres du chemin !
Je retrouverai par exemple à la station de départ des bus un autrichien croisé alors qu'il était près du plateau sommital. Apres avoir ainsi grimpé le long du sentier est, il avait du se résoudre à redescendre peu après, n'ayant pas pris la précaution de réserver un lit avant de partir. Mauvais karma ! L'inconvénient de cette splendeur inimaginable, c'est que tous les autres sites que nous serons amenés a découvrir ultérieurement semblerons bien fades en comparaison !

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