mercredi 16 juin 2010

Le train pour Canton








Au petit matin je constate que le train s'est arreté. Trois heures plus tard nous sommes toujours immobilisé sur la voie puis une demi-heure après le train repart en marche arrière. Parvenu à la gare la plus proche, Jǐngdézhèn (景德鎮) , les passagers descendent et font la queue pour se faire rembourser la partie manquante de leur trajet. C'est presque une émeute, car chacun est pressé de continuer sa route par bus ou par un autre itinéraire. La raison de tout cela : un train devant le nôtre a déraillé a cause d'un glissement de terrain. Je lirai sur la premiere page du journal en arrivant a Canton qu'il y a eu 19 morts et une soixantaine de blessés.

Il me faut trouver moi aussi un autre moyen de gagner mon but. Dans la queue un jeune chinois me propose de me joindre a un groupe de cinq personnes qui réservent un taxi pour gagner le chef lieu de la province, Nánchāng (南昌) , les uns pour prendre l'avion, parce qu'ils doivent reprendre le travail demain (nous serons lundi) les autres prendront le train ou bien un bus. Parmi eux je rencontre une chinoise qui parle francais parce qu'elle a étudié les beaux-arts à Montpellier pendant deux ans. C'est son mari qui doit absolument être à Shēnzhèn ( (深圳)  demain matin. Mais pour moi l'avion est une alternative bien trop onéreuse. Le jeune chinois profite d'une halte de notre taxi sur une aire d'autoroute pour contacter le chauffeur d'un bus arrêté devant le restaurant. C'est un bus couchette qui va directement à Canton et qui accepte de nous prendre à bord, ayant la disponibilité, pour un tarif acceptable. Nous payons le taxi et le groupe se sépare. Je prends un bus couchette pour la premiere fois et m'amuse,allongé, a regarder sur l'écran télé du bord d'interminables séries chinoises dont le thème tourne autour des réussites et déboires de joueurs de dominos chinois pris par le jeu, tantôt vivant luxueusement et tantôt cédant leurs appartements, voitures et robes de grands couturiers à leur adversaire récurent et réciproquement. De temps à autre je jette un coup d'oeil sur la magnifique et luxuriante campagne chinoise faite d'une succession de rizieres et de surprenantes étendues boisées que je ne m'imaginais pas trouver ici.

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