dimanche 30 juillet 2017

Miquelon du 08 au 12 juillet

Aujourd'hui (08 juillet) le temps a changé et viré au gris très humide. L'île de Miquelon, en fait trois îles reliées par des langues de terres, est beaucoup plus grande et sauvage que Saint Pierre. Mais malgré ses attraits naturels elle reste à l'écart de l'afflux touristique : seuls 2 % des 12 000 visiteurs annuels (surtout des canadiens) prennent le temps de s'y rendre, le plus souvent pour une excursion de la journée. Il est vrai que les conditions météos sont incertaines et qu'il vaut mieux prévoir 4 ou 5 jours pour être plus ou moins certain d'en avoir au moins un de beau temps. L'arrivée à Langlade est épique : il n'y a pas de débarcadère et c'est en zodiac sous une pluie battante qu'on rejoint la grève ou m'attend le mari de Patricia qui tient l'auberge de l'île, et qui est venu me chercher puisque je n'ai pas voulu attendre le lendemain ou précipiter mon arrivée en venant la veille pour profiter du bateau direct pour Miquelon. Mais j'avais réservé longtemps en avance, persuadé que la liaison maritime ou aérienne était quotidienne. Le soir venu, après une promenade au belvédère dans un brouillard à couper au couteau, je goûte l'excellente cuisine de Patricia qui cuisine savamment les produits locaux, surtout poissons, crustacés et homards.
Le lendemain soir arrivent des touristes canadiens qui vont partir très tôt pour la pêche au homard, ayant rencontré dans le ferry venant de Fortune (Terre Neuve) des pêcheurs locaux qui les ont invités à participer à leur activités. Ces canadiens habitants des îles de la Madeleine dans le golfe du Saint Laurent ne sont pas dépaysés. Le diner de ce jour me donne l'occasion de manger le premier homard de mon voyage.
L'après-midi Patricia refait le chemin de Langlade pour une excursion sur les plages mais les chevaux en semi liberté qui broutaient sur la lagune le jour de mon arrivée ne sont plus là, ils sont allés un peu plus loin voir si l'herbe n'était pas plus verte ! J'apprends que les tentatives pour dompter l'énergie éolienne pourtant si omniprésente se sont soldées par un échec car le matériel n'était pas adapté aux conditions locales (orientation du vent changeant continuellement) malgré les avertissements d' EDF. Beaucoup d'autres essais de développement économique (importations de bétail, même des lamas !) pisciculture, etc...ont connu le même destin. Difficile de trouver un remplacement pour la pêche à la morue qui avait été l'activité quasi monopolistique de la région jusqu'à ce que l'épuisement de la ressource par une surexploitation conduisit à de très sévères mesures de restrictions et de quota pour permettre à l'espèce de reconstituer un peuplement de ces eaux autrefois si poissonneuses.

   



















La population des îles est constituée principalement de pêcheurs originaires de Normandie, de Bretagne, du pays Basque, de Corse et d'un noyau d' acadiens. Ici le monument commémorant le "Grand Dérangement" qui vit les occupants anglais déporter les acadiens au XVIII° siècle. Le drapeau acadien est produit en ajoutant une étoile jaune au drapeau tricolore. Il flotte aujourd'hui sur de nombreuses localités des provinces maritimes du Canada ou les acadiens ont pu revenir après le Grand Dérangement.

   

Le Labrador est en fait originaire de Terre Neuve, comme le "Terre Neuve".

       







Un évènement local : le capelan "roule". Il s'agit d'un genre de petite sardine qui vient pour le frai "rouler" en masse sur la plage. On le pêche à l'épuisette qu'il suffit de plonger dans l'eau pour en retirer une bonne charge de friture : on en laisse sur le sable tant il y en a ! Tout le village est informé aussitôt qu'on signale l'arrivée du phénomène.


L'après midi le ciel se dégage et je peux enfin apprécier la vue du belvédère.




Le retour des pêcheurs.




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