jeudi 22 juillet 2010

CAMPING URBAIN






















Photos sur site Wikimédia (clichés de Christophe.Finot, Gilbert Bochenek et J.P. Fortin)

Je passe ma première nuit en bas, au bord du fleuve, ce qui me permet de constater la véracité de ce qu'affirmait le guide : bien que nous soyons loin de l'embouchure et que les eaux ne soient pas salées, l'amplitude des marées se fait ressentir d'une manière assez forte, plus de deux mètres de hauteur. Les navires qui remontent le Saint Laurent en direction des Grands Lacs doivent prendre un pilote à partir d'ici. Cet intense trafic est cependant interrompu durant les longs mois de l'hiver, le fleuve étant pris par les glaces. Je consacre les huit jours suivants à sillonner la ville haute et la ville basse en tous sens. Sur presque chaque maison tant soit peu ancienne est apposée une plaque commémorative relatant toutes les étapes depuis sa fondation, avec les noms des divers propriétaires, locataires, architectes, et même parfois simples visiteurs occasionels ! Située dans la vieille Europe, cette ville aurait beaucoup de mal à se démarquer d'autres cités voisines. Mais ici, en Amérique, elle est véritablement exceptionnelle et attire les touristes par autobus entiers. Le nombre de restaurants et de boutiques de souvenirs en témoigne : le tourisme est la première source de revenus et d'emplois. La fête nationale du Québec coincide avec la Saint Jean, le 24 juin, mais les célébrations se déroulent essentiellement la veille au soir. C'est le cas des groupes musicaux qui se succèdent sur la grande scène dans le parc des batailles, et c'est le cas du feu d'artifice. Les jeunes québécois mettent un point d'honneur à passer la nuit entière dehors et le parc ressemble bien au petit matin à ce que signifie son nom : c'est un champ de bataille, jonché de détritus variés, mais surtout de canettes vides. La pluie diluvienne qui s'est mise à tomber à partir de une heure les force à se regrouper sous les toits des kiosques. Ils s'y livrent alors à une compétition bruyante qui me convainc que le "joual" ne semble pouvoir s'exprimer que dans un niveau sonore voisin des hurlements, à tout le moins par des vociférations sans doute destinées à ranimer un état de veille rendu précaire par une consommation excessive d'alcool, à moins qu'ils n'aient été rendu sourds par les joyeux pétards allumés par milliers. La journée suivante, le 24 juin donc, est remarquablement silencieuse en contraste. Je prends un lit à l'auberge de jeunesse pour les deux dernières nuits. Je la met au premier rang de toutes celles que j'ai fréquenté au Canada, par l'accueil, l'ambiance, le confort, la situation, la clarté, l'espace, etc...
Le samedi 26 juin j'effectue le dernier trajet de mon railpass : QUEBEC-MONTREAL. J'avais lu peu avant que le premier ministre du Québec, en déplacement à Bordeaux, avait évoqué le projet de construire un TGV au Canada, qui partirait d'ici, bien entendu. Les usagers passeraient alors du tortillard actuel, qui contourne entièrement l'agglomération avant de revenir au sud pour franchir le Saint Laurent, au XXI° siècle ferroviaire !

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