jeudi 15 juillet 2010

NIAGARA







Photos de Pascal Reusch et S. Bittante (sur site Wikimédia)

Vendredi 4 juin. Je découvre ce matin un des sites les plus connus de la terre et un de ceux que j'ai le plus longtemps attendu, puisque le désir de le voir date de mon enfance. Arrivé hier soir et installé à l'auberge de jeunesse toute proche de la gare, je suis aussi tout près des Etats-Unis, de l'autre côté de la rivière Niagara et au bout du pont qui la franchit, mais où je ne me rendrais pas faute d'un passeport biométrique, le mien datant d'il y a dix ans étant encore valable de ce côté de la frontière. Les chutes sont de toutes façons bien mieux visibles du rivage canadien. Depuis l'auberge le chemin longe la rivière qui a creusé un profond ravin, aux falaises à pic, parfois effondrées, usées par le courant. Plus bas en direction du lac Ontario, les touristes peuvent se donner des frissons en chevauchant les eaux écumantes du "Whirlpool". J'aperçois bientôt une tache blanche en dessous de l'arche du pont qui permet de franchir la rivière, juste en aval des chutes. Une promenade aménagée permet de surplomber le site et de contempler cette merveille de la nature d'en-haut. Ayant déja vu les chutes d'Iguazu, au Brésil, j'avais peur d'être un peu déçu, mais non, ici aussi la fureur des eaux offre un spectacle d'une beauté à couper le souffle et si les environs présentent à la vue plus de béton que de palmiers, je n'en ai cure puisqu'ils sont dans mon dos et que je suis trop fasciné par ce que je vois devant moi pour me retourner inutilement. Je continue jusqu'au site d'une bataille anglo-américaine de 1815 où s'élevait autrefois un fort : aujourd'hui c'est un parking environné d'immenses pelouses et de coins à pique-niques aménagés avec tables et jeux pour enfants. Un moment je crains l'arrivée de sombres nuages, mais en fin d'après-midi c'est un brillant arc-en-ciel multicolore qui se dessine sur la bruine vaporeuse qui émerge du gouffre, au bord duquel des milliers de mouettes attendent patiemment que ce broyeur géant leur fournisse leur ration quotidienne de poisson hâché. Je m'en retourne par la même route, évitant le capharnaüm du centre et ses attractions artificielles et coûteuses, vaines rivales de celles données gratuitement par la nature. Je n'aurais pas le temps, à mon grand regret, d'effectuer la tournée des nombreux vignobles aperçus depuis le train, mais j'ai déja eu l'occasion en France de goûter leur production, étonné d'apprendre l'existence de la viticulture dans cette région, la plus méridionnale du Canada, of course, mais aux hivers néanmoins aussi rigoureux qu'ailleurs dans ce pays.

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