dimanche 20 août 2017

20 juillet : Traversée de Terre Neuve en bus

Difficile pour nous d'avoir une idée exacte de la taille de cette île : 115 220 km2, qui, après avoir été française jusqu'au traité de Paris (1763) fût anglaise jusqu'en....1949 ! Car Terre Neuve n'est devenue une province du Canada qu'à cette date. La traversée de l'île en bus, 902 km, dure 13 h 30. Départ à 7 h 30 devant un bâtiment de l'université que j'avais repéré à l'arrivée et ou je me rend en prenant un taxi. Le temps est assez mitigé jusqu'à la moitié de la distance puis franchement gris et pluvieux à la fin. Je guette en vain les environs de la route dans l'espoir de distinguer un orignal ("moose" en anglais) dont la présence est signalée par de nombreux panneaux avertissant du risque encouru par les automobilistes en cas de rencontre intempestive, mais ces majestueux animaux doivent mener surtout une vie nocturne, à laquelle ont été condamnés les espèces sauvages décimées par la furie chasseresse des êtres humains.
La nuit tombe lorsque nous arrivons à Port-aux-basques dans le crachin et j'ai la bonne surprise de découvrir que le ferry ("traversier" en joual) nous attend pour rejoindre le continent. Au moment de quitter Terre Neuve je regrette de ne pas avoir le temps ni les moyens nécessaires pour parcourir la longue péninsule du nord-est avec les paysages splendides des fjords du parc national du Gros-Morne ainsi que le site archéologique de l' "Anse aux Meadows" datant de l'époque des Vikings, sans compter d'autres sites du temps des pêcheurs français. Pour Terre Neuve comme pour toute l' Amérique du Nord, il est indispensable de disposer de son propre moyen de transport, camping car, voiture, moto ou bien au minimum vélo. Et surtout, avoir le temps, pour deux raisons essentiellement : les distances énormes auxquelles le vieux continent ne nous a pas habitué et le climat si on veut avoir une probabilité suffisante de beau temps car il faut parfois attendre deux ou trois jours avant qu'un ciel de pluie se métamorphose en ciel bleu. Mais pour ce voyage qui me fait traverser tout le continent Nord Américain de l'extrême nord-est à l'extrême sud-ouest, c'est plutôt une première reconnaissance de ces régions dont il s'agit et je me promet de revenir plus longuement au cours d'une visite plus spécifiquement consacrée à Terre Neuve (et n'oublions pas le Labrador qui fait partie de cette province).
Durant la nuit le traversier nous conduit au port de North Sydney ou nous arrivons au petit matin. Là encore une mauvaise surprise m'attend, toujours à cause de cette notion de distance qui n'arrive pas à se faire jour dans ma tête confuse : je croyais que North Sydney devait être une banlieue de Sydney mais le port est à 40 km de la ville ! Il y a bien un bureau d'information touristique dans la gare maritime mais personne n'attend les passagers du ferry qui ont presque tous un véhicule, à l'exception de quelques voyageurs qui prennent le bus pour Halifax. Les employés de la compagnie de navigation Maritime Atlantic essayent bien de m'aider à trouver la bonne information mais ce n'est pas leur boulot : tout ce qu'ils peuvent faire consiste à me donner les brochures sur les hôtels des environs. Je décide d'explorer la petite ville et là je trouve un bureau d'information touristique, ouvert à partir de 10 heure. Et les jeunes volontaires qui me renseignent me fournissent deux excellentes infos : il y a un bus qui va à Sydney (un par jour !) vers 13 h au prix de 2 $ (tarif unique pour toute la région pendant la période du 150° anniversaire du Canada) et il y a un bus gratuit à Sydney pour Louisbourg, toujours pour la même période. Mon moral est à nouveau en hausse.
Un puissant orage m'accompagne jusqu'à Sydney (Nova Scotia) ou un autre "Visitor's Center" me permet de réserver une chambre au "Royale Hotel" pour 160 $ Canadiens, soit 80 $ la nuit, mais payables en espèces seulement. La déco typiquement "cozy" doit remonter aux années 20 du siècle dernier et si la proprio n'est pas aussi âgée que la baraque, en tout cas mentalement son horloge interne semble s'être figée il y a plus de soixante ans ! Le réceptionniste est aussi homme à tout faire et lorsque je constate le lendemain que la WIFI s'est interrompue il faudra que la dame l'appelle car c'est son jour de congé et elle n'y connaît visiblement rien !

     

Sydney (Nova Scotia) : rien à voir avec Sydney (Australie) mais il y a quand même un opéra, ou se trouve le "Visitor's Information Center".


Et devant un navire océanographique (espion ?) russe est amarré.









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