mardi 22 août 2017

La forteresse (reconstituée) de Louisbourg

En 1718 le traité d' Utrecht sanctionne la perte par la France de l'île de Terre Neuve et de l' Acadie mais elle conserve l'île Royale (aujourd'hui du Cap Breton) ou elle transfère l'essentiel de ses activités en Amérique du Nord, c'est à dire surtout la pêche à la morue qui rapporte bien davantage que le commerce des fourrures. La capitale de la nouvelle province est nommée Louisbourg. C'est une cité commerçante prospère autant qu'une place forte qui contrôle un port très actif fermé par un étroit goulet, même s'il n'est pas entouré de hauteurs comme l'avait été Saint Jean de Terre Neuve. Mais là aussi quelques canons suffisent à interdire l'accès à l'ennemi. Hélas là aussi ils n'empêcheront pas les anglais de vaincre en 1758 grâce à leur supériorité numérique. Louis XV se désintéresse de ses possessions outre Atlantique. Bougainville venu plaider la cause de la "Nouvelle France" se voit répondre par le ministre de la marine qu'on ne s'occupe pas de l'écurie quand la maison est en feu. Indigné il s'exclame : "Monsieur, me prenez vous pour un cheval ?". Toujours est-il que les anglais, eux, savent très bien ce qu'ils ont à gagner et ne lésinent pas à envoyer des renforts pour soutenir leurs armées. Ils prendront Louisbourg deux fois (en 1745 puis en 1758) et à la seconde ils raseront la place (1762).
Alors pourquoi peut-on aujourd'hui visiter ce site classé à l' UNESCO ? C'est un projet fou qui a germé en 1961 : reconstruire la forteresse à l'identique pour créer une activité permettant d'employer les nombreux mineurs au chômage à la suite de la fermeture des mines locales. La cité reconstruite n'occupe qu'un cinquième de la superficie originale mais la visite est impressionnante, tant la reconstitution est fidèle dans les moindres détails pour lesquels on a consulté des monceaux d'archives et de manuscrits sans compter les renseignements fournis par les recherches archéologiques sur le site, toujours en cours.

     

Depuis le centre d'accueil on distingue au loin une cité mystérieuse, hors du temps.













Un canöe indien traditionnel, en écorce de bouleau.


Des figurants en costume d'époque représentent les divers métiers d'antan. Petit problème : les anciens mineurs n'étaient pas acadiens et peu savent s'exprimer en français ! Mais pour les touristes canadiens anglophones, ça passe encore. Ils n'ont certainement pas l'intention de nous rendre la forteresse !




























 Les indiens Micmaw (que les français appelaient "Micmac") étaient des alliés. Aujourd'hui ils seraient encore 30 à 40 000. Démonstration de chants traditionnels accompagnés au tambour. La qualité du son dépend du passage plus ou moins long du tambour au dessus du feu.

Comme partout ailleurs les traditions se perdent mais peut être le maestro pourra susciter un regain d'intérêt avec les nouvelles générations ?







Après Halifax puis Signal Hill à Saint John de Terre Neuve, j'assiste à une énième revue générale de la garnison suivie par un énième coup de canon à midi pile, mais cette fois les figurants sont censés représenter les soldats de Louis XV et non pas ceux de sa gracieuse majesté !



















Les logements des soldats comme ceux des officiers supérieurs, généraux, gouverneurs sont équipés et meublés comme s'ils devaient servir à nouveau ( y compris les pots de chambre ! ) 

       

Ce volatile appelé "dinde" en français, "turkey" en anglais, est précisément originaire d'ici même.

Les danses du peuple.......



Et celles du beau monde, anxieux de connaître la dernière mode de Versailles à 3 mois de bateau !




Côté port (intérieur de la rade )



Fin du voyage dans le temps, à des années lumières de notre époque et d'internet.


Prochainement la baie de Fundy et la région acadienne du sud-ouest de la Nouvelle Ecosse.

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