mardi 10 octobre 2017

De Los Angeles au Grand Canyon

Je quitte la ville par l'avenue Century, toute droite depuis l'aéroport en direction de l'est et je me familiarise une nouvelle fois avec les immenses étendues des agglomérations américaines. J'ai repéré que l'embranchement pour Las Vegas se détache un peu avant San Bernardino de la voie expresse qui longe les collines du nord. Au bout d'une heure je m'impatiente de ne toujours pas trouver la route qui doit grimper au nord et je m'arrête pour vérifier sur le plan sommaire qu'on m'a remis avec la voiture. Pour cela je dois quitter la voie rapide car il est impossible (et interdit) de se garer sur les bas-côtés. Je constate que cette route est en fait toute proche. San Bernardino est tout de même à 62 miles de Los Angeles ! La proche banlieue, quoi ! Ensuite la route grimpe les collines du nord, parallèle à une voie de chemin de fer sur laquelle circulent des convois de centaines de containers, plusieurs kilomètres de long ! Le paysage aride est magnifique. Puis la route atteint un plateau à peu près horizontal jusqu'à Las Vegas. Cependant dans une descente je découvre un spectacle de science fiction. C'est une énorme centrale solaire en plein soleil de midi dont la tour centrale brille comme un petit soleil. Dommage, je ne peux pas m'arrêter pour prendre une photo, toujours à cause de l'impossibilité de stationner sur les bas-côtés, et cela d'autant moins qu'une voiture de police s'y trouve. Je pense faire la photo au retour mais comme je repasserais à cet endroit de nuit....!
Sur toute la distance de Los Angeles à Las Vegas il n'y a que deux aires de repos, dont l'une est d'ailleurs fermée pour travaux ! On a intérêt à prendre ses précautions avant de partir. Bon, les stations d'essence et les restos rapides ne manquent pas dans les patelins le long du trajet mais il faut sortir de l'autoroute et s'aventurer sans savoir ce qu'on va trouver.
J'arrive à Las Vegas en fin d'après-midi et recommence ma quête d'orientation. Pourtant sur le plan ça avait l'air tout simple ! Oui, mais si on se trompe une fois ça devient très compliqué de retrouver son chemin dans le dédale des voies parfois à sens unique. Enfin je débarque au USA Hostels Las Vegas, avec piscine ou j'ai réservé, sur Fremont dans le centre historique.


La nuit venue je me dirige vers le noyau des tout premiers casinos pour casser une graine. Je tombe en arrêt devant le restaurant nommé "Heart Attack" qui sert des hamburgers monstrueux. Les clients, y compris les enfants, doivent endosser une blouse d'hôpital pour passer à table. Bon, je laisse tomber : ça donne envie de vomir ou de devenir végétarien ! Le hall du Fremont est parsemé de supposées attractions sans intérêt mais extrêmement bruyantes et de jeunes femmes quasi totalement nues : autant pour la prétendue destination familiale que serait devenue Las Vegas ! Un peu partout des "homeless" font la manche et des prêcheurs s'égosillent en espérant une conversion soudaine de la part des pêcheurs invétérés, totalement indifférents à leur boniment aussi inutile que s'ils criaient en plein désert.
Je ne m' arrête d'ailleurs qu'une nuit et le lendemain, avant de partir je conduis un jeune immigré indien à l'aéroport : il est venu pour un break avec 100 $, en a gagné 3000, puis a tout perdu et ne peux même plus se payer l'autobus pour aller prendre son vol retour ! Je promets d'aller lui rendre visite à Bombay car son visa n'est pas permanent et il devra retourner dans son pays d'ici 6 mois.



La route s'infléchit vers le sud pour passer devant le Hoover Dam que je visiterais au retour puis traverse une plaine désertique pour atteindre la route 66 qu'elle longe jusqu'à Falstaff. Nous sommes dans l'Arizona. Peu avant d'arriver à Williams un énorme bouchon se forme, sans doute à cause de travaux et bientôt il pleut à verse sur les véhicules immobilisés. Je suis assez surpris de constater que la végétation de cette région au sud des déserts du Nevada est particulièrement florissante. Après deux heures de quasi surplace j'atteins Williams à la tombée de la nuit et décide de m'y arrêter. Par chance il reste un lit en dortoir dans l'annexe du Grand Canyon Hotel. 36,76 $ quand même !
Je me promène dans l'unique rue principale (la route 66 en fait) et assiste à un spectacle donné par quelques cow-boys habillés à la mode des années 70, c'est à dire ici 1870 et qui jouent des scénettes de western avec duels de colts (des vrais, chargés à blanc) faisant semblant de se disputer les faveurs des hôtesses de bar peu farouches. Quand c'est fini les morts se relèvent et on reprend la même histoire mais dans une version différente, soi-disant plus conforme à la réalité historique ! Est-ce ici que Donald Trump a puisé son concept de "vérité alternative" ?


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